Après plus de 50 km et d’une heure de voiture nous rejoignons Luz St Sauveur puis Grust et un peu plus haut la route pastorale du plateau de Bernazou, la piste se détériore un peu mais je monte au plus près (à 800m) des Granges d’Aynis pour raccourcir le trajet avec la tente.
Il est 16h, nous « soupons », autant de moins à monter, puis départ à 16h50 à 1350m, un peu de piste jusqu’aux granges où quelques voitures sont arrivées et là un sentier bien marqué monte dans le vallon du torrent d’Ardiden, d’abord en douceur puis en lacets serrés et pentus, nous montons tranquillement car il y a les efforts du matin et avec le soleil ça transpire, nous attendons un peu qu’il se cache derrière la montagne pour finir la montée à l’ombre, nous croisons des gens qui redescendent.
Finalement à 19h nous voici à la cabane de Laguës à 2035m (650m en 2h). Assez confortable (lit avec petit mateles, chaises, table....) et il n’y a personne, à nous la belle vie !!!
En dessous le lac mais il est stagnant avec des algues dessus, pas très attirant mais suffisant pour un brin de toilette. 20h couchés comme les poules.
Réveil 6h30, déjeuner à table, pliage du matériel je laisse le superflu dans la cabane. 7h30 j’entame la montée tandis que Maguy redescendra tranquillement de son coté.
Assez vite la pente devient rude mais le sentier est correct car ces lacs sont une balade classique du coin.
8h30 voici le lac Cantet à 2380m, (J’avais envisagé d’y camper, mais on était mieux à la cabane et il aurait fallu monter 300 m de plus avec tout le barda), au fond se profile la pointe de l’Ardiden et sa crête d’accès, le tout me paraît assez rébarbatif (Les infos trouvées sur Internet étaient bien exactes et bientôt j’en serai encore plus le témoin acteur privilégié).
Je contourne le lac, monte dans quelques éboulis et en 15 mn voici le beau lac de Casdabat 2410 m avec ses contre jours, à gauche une tente, je poursuis à droite et encore 1/4 d’h je vois 2 tentes et juste après le lac Grand 2347 m. Je croise une fille et lui demande si par hazard elle connait la montée au pic, par là, derrière ces masses rocheuses, pas très précis.
Je ne vois plus aucun cairn, mon topo disant « on ne soupçonne pas le chaos de blocs qu’il faut traverser » je m’engage dans un vallon-talweg où je progresse de rocher en rocher en gagnant de l’altitude mais la pente se redresse encore, les blocs sont de plus en plus chaotiques, du lac Grand je ne suis monté que de 150 m et il en reste près de 500, je suis parti depuis déjà 2 h 30 et le topo dit aussi « la crête atteinte, remontée laborieuse de l’empilement de blocs qui constitue le sommet ».
J’aime bien évoluer sur les pierriers et les blocs mais là trop c’est trop !!!
Inutile d’insister davantage, trop long et trop dangereux !!! Je préfère redescendre, aller au bout du lac Grand où s’en trouvent 2 autres.
Je commence prudemment la descente quand un hélico arrive (tiens, me chercherait-il déjà ??), il va faire un vol stationnaire sur un ban de pierres dans le lac puis un peu plus loin sur un petit sommet acéré, jamais compris pourquoi ?
Je tombe sur quelques cairns que j’aurai dû prendre à la montée mais le terrain n’est pas plus avantageux.
Arrivé au lac je prend la berge mais vite ça devient assez confus avec toujours des rochers (on se demande comment il en reste encore au sommet de l’Ardiden ??), je me dirige vers une petite crête plus accueillante avec un peu d’herbe, redescend puis à nouveau des blocs et au bout de 800 m (la longueur du lac) j’arrive au petit lac de Lahazère, au pied de son aiguille (mais du coup je suis un peu loin du bout du lac Grand et séparé par encore des blocs, tant pis il n’y aura pas de photo vu sous cet angle.
J’atteinds un petit col et en bas je vois le cabane de Laguës, ça serait bien de redescendre sans se retaper toute la longueur du lac.
Avant je vais voir tout proche le lac de Pène 2400 m dans son écrin de rochers, retour au petit col où je découvre un petite sentier cairné (tour des lacs sans doute), je le suis et j’arrive en surplomb du lac Cantet où il descend.
Il fait beau, par ce sentier j’ai gagné une heure je peux donc en profiter pour aller faire quelques brasses dans ce lac à l’eau exquise : 16 °C, un délice, qui m’ôte presque toute la fatigue accumulée (C’est incroyable comment un bain dans les eaux fraîches, parfois 11 ou 12 °C, des lacs et torrents revigore).
En pleine forme je redescend à la cabane où je mange au frais, des gens sont arrivés, ravis de visiter « le palace » dont ils me croient le proprio.
Je récupère les affaire et reprends la descente croisant beaucoup de gens qui montent (un couple avec des enfants de 3, 4 et 5 ans, ils n’iront pas jusqu’à la cabane mais quand même feront plus de 400 m, une mamie qui cherche à rejoindre son clan, elle ira plus haut jusqu’aux lacs, puis cette famille ragaillardie quand je leur dit que les eaux des lacs sont excellentes.
En effet il est 14 h et c’est chaud pour ceux qui montent. Pour ceux qui descendent aussi, heureusement près de la piste à 500 m de la voiture une cascade sous laquelle je me glisse tout habillé ce qui me fournit un stock de frigories pour un petit moment. Je retrouve Maguy qui lit assise à l’ombre.
Nous partons par le col du Tourmalet, belle vue sur l’Observatoire du pic du Midi, mais nous trouvons le paysage désolant avec ces pistes de ski desséchées, les remonte pentes... presque désertique malgré les centaines de voitures arrêtées partout, même La Mongie pas terrible, pas une ombre.
Voilà j’espère vous faire rêver un peu.
Cordialement
Armand