Ce Castillo de Acher j’en rêvais depuis longtemps et je n’ai pas été déçu.
Impressionnant quand on voit fine silhouette s’élancer dans le ciel depuis la Selva se Oza, départ de la rando indiqué par un panneau (dans l’ensemble en Aragon la signalisation des randos est bonne : panneaux, balisages, cairns).
8h30, pour démarrer à 1140 m un large et beau sentier dans la forêt de hêtres, alternant montées douces et plus raides laissant le temps de s’échauffer.
Petite descente et traversée d’un torrent, utile au retour car après il n’y a plus d’eau (C’est pour cela qu’à l’origine je devais faire cette rando en juin pour profiter des sources et torrents.)
La montée devient plus abrupte et nous sortons de la forêt pour rejoindre peu après la cabane de Acher à 1740 m (600 m en 2 h, tranquilles).
C’est ici que Maguy va amorcer son retour, le sentier est bien défini, pas de risque de se perdre. Pour ma part j’ ai un peu de mal à définir la direction à suivre car il y a beaucoup de sentes de troupeaux aussi je poursuis sur 200 m le GR pour m’assurer que je dois bien le quitter, le sentier doit maintenant s’attaquer au flanc du Castillo que je vois au-dessus, 650 m plus haut, véritable forteresse (qui a dit imprenable ?)
De là il est d’une beauté exceptionnelle avec ses murailles de calcaire blanc surmontant une assise d’argile et de roches rouges (le sang des assailants ?) avec en-dessous la tunique vert tendre des prairies incitant au repos du guerrier.
Oui mais assez rêver « par où qu’on passe » ?
Je prends un sentier semblant correspondre aux infos de mon topo et je trouve rapidement des cairns marquant le sentier partant plein est d’où je découvre peu après un immense glacis de pierriers montant jusqu’à la base de la falaise verticale ce qui me laisse un peu dubitatif.
Bon mais quand faut y aller.... Ouf le sentier tourne et monte droit mais encore sur un mélange de cailloux et d’’argile puis il repart complètement à l’opposé vers l’ouest en surmontant une petite falaise d’une vingtaine de mètres, seule obligation : ne pas glisser.
Je lève la tête et aperçois au loin dans la muraille quelque chose qui ressemble un peu à une brêche, c’est donc là le sésame !!!
Il suffit donc de continuer à monter en suivant le sentier qui maintenant zigzague dans le pierrier, sans grande difficulté j’arrive au pied de la brêche, 20 m au plus à grimper, à peine si je mets un peu les mains (et dire que je m’en faisais une montagne !!! d’après les infos trouvées sur Internet).
Et là c’est génial, je découvre un plateau (peut-être 1 km de long sur 500 m de large), incliné est-ouest, aux-côtés nord et sud relevés formant au centre un vallon calcaire tourmenté par des dolines et des saignées dans la pierre, sur les côtés des zones herbeuses (il paraît qu’il y a des isards mais pas aujourd’hui). Le sentier continue vers la pointe sud en longeant la falaise.
Un homme en repart quand j’atteints cette pointe à 2347 d’où je découvre la vallée et le col où passe le sentier venant du col du Somport , dominés par la Sierra Bernera et surtout le Bisaurin avec toujours ce fantastique mélange de couleurs rouges et vertes, le ravin de Acheri de vers où je viens et plus loin la Peña Forca.
Belle vue sur l’intérieur du Castillo et sur le sentier rejoignant la pointe sommitale au nord.
Je redescends au fond du vallon et passe près de la cheminée Ledormeur qui est le second accès au Castillo mais c’est vraiment de l’escalade et les 3 espagnols que je vois devant
cette châtière géante ne sont là que pour la photo.
Rapidement au sommet à 2390 m il est 11 h 50 (bouclés les 1250 m en 3 h plus les arrêts). Point de vue exceptionnel depuis ce qui ressemble d’ici à un vaisseau de pierre :
Ossau-Balaïtous-Infiernos-Tendeñera-Collarada-Bisaurin-Peña Forca-et toute la chaîne du pic Ansabère au pic d’Anie avec même tout à l’ouest le pic Orhy cher au coeur des Basques.
Belle vue aussi sur le plateau incliné du Castillo et les vallées à ses pieds. Au sommet une jolie petite boîte métallique toute neuve avec un tiroir mais aucun papier, j’y en ai donc laissé un, le premier, pour marquer mon passage.
Repas bien mérité puis retour par le même chemin (cette fois-ci je descend la brêche sans presque m’en apercevoir), retour sur le sentier en prairie que j’abandonne pour couper au plus court vers ce que je crois être la cabane mais je me rends compte que ce n’est qu’un gros rocher, je suis descendu trop tôt et ne me retrouve pas dans le bon vallon, je traverse le ravin pour m’orienter et j’aperçois la cabane de l’autre côté je retraverse le torrent et suis sur le GR quitté ce matin, il ne reste plus qu’à rejoindre Selva de Oza sans encombre (Descente totale en 2 h 30).
Je retrouve Maguy près du camp de vacances abandonné depuis plusieurs années. Avant de repartir je me colle délicieusement au fond du lit du torrent d’Aragon Subordant.
J’ai vraiment été enchanté de cette rando qui en plus n’est pas très difficile
Repassons par la Boca del Infierno et nous arrêtons visiter le joli village de Siresa avec son église (mais fermée), retour Jaca, col du Somport et Forges d’Abel pour dormir avant de terminer demain par le pic de Gabedaille 2258.
Armand