Cette fois-ci je suis parti 3 jours avec Philippe pour monter au pic de Labas sur 2 jours et finir le 3° jour par le Cabaliros.
Cette rando de toute beauté offrant des panoramas exceptionnels.
16 et 17 Août 2012
Partis de Carcassonne à 6 h nous passons par Capvern, Bagnères de Bigorre, Lourdes, Argelès Gazost et Cauterets, peu après nous quittons la route du Pont d’Espagne à La Raillère pour une petite route à gauche menant au parking de La Fruitière à 1371 m.
Arrivés vers 10 h 15, il y a déjà beaucoup de voitures car jusqu’aux Refuge et lac d’Estom c’est une classique facile pour les « touristes » car il n’y a que 450 m à monter et 6 km de distance.
Il fait très beau et après une petite collation nous démarrons à 10 h 45 avec nos 18 à 20 kg sur le dos. Déjà tout au fond se profilent les pics de Labas et d’Estom Soubiran.
Montée agréable dans la vallée du gave du Lutour dont le débit n’est pas des plus abondants, une petite passerelle nous permet de le traverser
et je zoome sur le Labas dressant son imposante pyramide (il faudra grimper là-haut ?).
Nous montons toujours à l’ombre des pins à crochets sur un bon sentier traversant de petites pelouses où paissent des vaches nonchalantes.
Philippe est surpris que les gens qui saluent sont rares, alors qu’il y a pas mal de monde, je le rassure, ce ne sont que des « touristes » et après le refuge ce sera une autre mentalité : la solidarité des « montagnards ».
Nous passons ensuite près d’une jolie cascade,
le sentier plus caillouteux se redresse un peu et nous arrivons bientôt au lac d’Estom 1804 m avec un peu au-dessus le refuge éponyme.
12 h 45, nous avons montés les 450 m et parcourus les 6 km de sentier tranquillement en 2 h.
Il y a foule mais nous trouvons une place sur un gros rocher surplombant le lac pour casser la croûte après avoir « tâté » l’eau fraiche car il fait chaud malgré une petite brise.
Repas terminé nous déposons nos sacs contre un talus car il faut bien meubler l’après-midi (et pas question de trimballer tout cet attirail). Nous commençons donc à faire le tour du lac pour chercher une place où bivouaquer loin de la cohue du refuge.
Ainsi nous arrivons à l’extrémité du lac où se déverse un torrent que nous remontons un peu et surprise, il sort de terre, nous suivons son lit pour trouver l’endroit où il disparaît sous les pierres.
Nous remarquons alors un rocher avec une marque rouge-blanc, ce doit être le sentier permettant de monter direct au lac Estom Soubiran. Nous décidons de le suivre pour voir s’il est mieux que celui passant à flanc du Labas, formellement déconseillé l’hiver ou s’il pleut (mais nous n’en distinguons pas la moindre trace). Cela nous fera aussi une mise en jambe supplémentaire.
Nous montons donc sur ce sentier balisé mais la pente étant très raide et très rocailleuse et n’en voyant jamais la fin nous faisons demi-tour après 150 m d’ascension, mais ceci nous a permis de repérer enfin le sentier pour demain.
Retour près du lac où nous repérons une bonne place pour poser nos tentes, nous allons récupérer nos sacs et revenons nous installer tandis que le couple de pêcheurs qui était là s’en va, nous serons donc tranquilles et loin du refuge.
Il fait bon aussi nous profitons du lac pour nous baigner et évacuer un peu de fatigue, ensuite montage des tentes, repas, et à 20 h rideau car la nuit tombe vite.
J’ai mal dormi car le vent s’est un peu levé et la toile bruissante vient me « chatouiller ».
Je me fais aussi du souci pour demain : comment sera le sentier en surplomb et le vent ne le rendra-t-il pas dangereux ?
Enfin le jour se lève, 7 h, nous déjeunons, plions les affaires que nous planquons au milieu de rochers à proximité pour n’emporter que le minimum indispensable.
Départ 8 h 20 passage près du refuge où un panneau indique col des Gentiannes 3 H 20 et Labas 4 H 20.
D’abord un bon sentier montant au-dessus du lac en pente douce ou en courts lacets, nous rattrapons une femme « d’âge mur » qui peine déjà un peu, son mari plus loin devant, ils doivent faire le même chemin que nous mais camper à un lac puis demain monter le col des Gentianes et de là rejoindre le refuge de Beysselances sous le Vignemale.
« Soun pas arribats », impression confirmée quand nous aurons vu la suite du parcours avec quelques passages un peu scabreux pour des personnes non aguerries.
Nous atteignons un croisement : à droite en plein pierrier vers le col d’Arraillé (2583m), heureusement nous devons prendre celui de gauche moins ardu.
Petit passage sur des blocs puis monter raide à flanc du Labas que nous devons contourner par le nord par le sentier à flanc.
9 h 20 - Enfin voici l’épreuve de vérité !! nous le voyons ce fameux sentier au-dessus de la falaise, nous reprenons notre souffle et quelques calories avant de franchir l’obstacle qui s’avère finalement assez digeste en avançant prudemment et sans trop admirer le lac d’Estom à notre gauche (le matin ma tête à tendance à « brounziner »).
Le sentier débouche sur une petite prairie incluant 2 laquets,
un peu plus haut à 10 H 20 nous découvrons le lac de Labas (2281 m) au eaux sombres à l’ombre,
puis nous arrivons au déversoir du lac d’Estom Soubiran (2360 m) irisé par le soleil levant, magnifique, nous ne nous lassons pas d’admirer ce saphir dans son écrin de roches blanchâtres et de gazon vert jaune.
Après l’avoir contourné en partie tout en prenant de la hauteur nous nous dirigeons vers le lac Couy qui sera le point de départ demain.
17 Août 2012
Cette 2° partie nous mène donc du lac Couy au col des Gentianes, je ne ferai pas trop de commentaires, les photos parleront.
Arrivés au lac Couy (2245) cerné au sud par de belles roches stratifiées crême et brun, continuons dans le vallon où se trouve le laquet du lac Glacé (2492)
puis une petite gorge, déversoir du lac Glacé à franchir sans problème car peu d’eau et débouchons sur le lac Glacé (2565) à 11 h 30 dans un somptueux cirque de pierres.
Nous apercevons au fond le col des Gentianes mais point de sentier, que des falaises (et à cette heure-ci nous devrions déjà être au col).
En fait il faut encore contourner ce lac, par le nord tout en montant et rejoindre un long pierrier sous le pic Estom Soubiran, pas très engageant, on ne voit pas de trace mais on suit les cairns puis nous voyons des gens qui descendent ce qui nous indique la voie à suivre, nous progressons sans problème sur le sentier pierreux avec à droite le petit lac Glacé 2650 m et dans un décor lunaire arrivons enfin au col des Gentianes 2729 m ; il est 12 h 30, 4 h 10 depuis le part (pour 3 h 20 sur le panneau).
Il est vrai que nous avons admiré, pris beaucoup de photos mais nous avons quand même bien marché.
Là, une vue époustouflante sur la face Est du Vignemale que nous mitraillons à tout va, avec le zoom nous touchons presque le glacier et le refuge de Beyssellance.
Mais nous découvrons aussi le pic de Labas 2946 m mais vu l’heure et surtout l’aspect rébarbatif de ses crêtes d’accès et qu’ il faut d’abord redescendre de 100 m (soit 300 à remonter), nous décidons de rester là et de nous restaurer.
Philippe émet alors l’idée de monter au pic Estom Soubiran (2829) à côté de nous qui ne paraît pas très haut vu de là mais la rocaille nous en dissuade et d’autant que nous ne voyons que son épaule (un pré-sommet) le sommet étant derrière et peu engageant (ceci nous ne le verrons que plus tard).
Il me demande alors ce qu’il peut y avoir derrière la crête à notre sud (crête de Pouey Mourou)- Je ne m’étais pas posé la question !!!
Du col des Gentianes il n’y a que 50 m à monter pour arriver à cette crête mais nous ne voyons pas de sentier aussi nous partons au jugé et notre instinct est
bon puisqu’il nous conduit à une petite sente nous menant rapidement et facilement à la Brêche de Pouey-Mourou 2777 m et là c’est « l’extase » , à nos pieds
l’étroite et profonde vallée des Oulettes d’Ossoue permettant l’accès au Vignemale, au sud ouest la Sierra de Tendeñera (faite en 2011) et au sud est le massif de Gavarnie tout proche nous offre sa belle crête dentelée (seuls manquent les pics Astazou masqués par la crête où nous sommes et le Mont Perdu masqué par le Cylindre).
Au zoom nous distinguons une quinzaine de personnes à la Brêche de Roland dont le névé d’accès paraît avoir complètement fondu, la Grande Cascade dont le glacier est réduit à une peau de chagrin, (la planète se réchauffe ?)
Derrière nous le lac Glacé et plus loin le Pic de Pébignau (2895) qui nous accompagne depuis le début de la rando.
Un point de vue exceptionnel, nous y sommes montés par hazard aussi je recommande à ceux qui montent au col des Gentianes d’arriver à cette Brêche de Pouey-Mourou, ils ne seront pas déçus pour un effort minime.
Les plus belles choses ayant une fin nous devons entamer la descente car il est 14 h 30 et nous devons revenir au parking soit -1450 m.
Retour par le même chemin, avec des vues identiques sur les lacs et sommets environnants mais avec des couleurs différentes dues à un éclairage différent (les bleus sont encore plus bleus). Nous en prenons encore plein les yeux.
Retour sur le sentier à flanc passé cette fois sans appréhension (même pu faire des photos) et descente vers le croisement du col d’Arraillé où je vois un jeune couple descendre tout droit à travers de gros blocs de pierres pour rejoindre le sentier d’où nous venons (ils n’avaient pas vu les panneaux du croisement).
Ceci me rappelle quelques souvenirs où avec Maguy nous avons vécu des situations identiques. (prégoratives de la jeunesse !!!).
Nous voici maintenant sur le sentier au-dessus du lac d’Estom mais l’accès direct est un peu trop pentu et croulant ce qui nous oblige à repasser par le refuge.
17 h 40 nous retrouvons enfin nos affaires, 3 h pour descendre les 1000 m mais il est vrai avec de longues parties quasi horizontales le long des lacs et du sentier à flanc.
Une bonne journée d’été en montagne ne saurait se passer d’une bonne baignade aussi est-ce avec délectation que je j’effectue quelques brasses dans ce lac d’Estom et son eau à 14 °C.
Requinqués nous levons le camp vers 18 h 15, passons près du refuge faire le plein d’eau (Philippe craint la contamination mais nous n’avons pas vu un seul animal de la journée, ni d’estive).
Vers 20 h 15 nous voici à la voiture, à l’origine nous devions aller chercher un coin pour bivouaquer vers Argelès Gazost et nous rapprocher du Cabaliros prévu le 3° jour, mais il est trop tard, il faut manger et la nuit va tomber, le parking s’est en partie vidé, il est plat et avec de l’herbe nous allons monter les tentes ici.
Soudain un troupeau de vaches remonte de la route, deux passent sur le passage canadien et se faufilent entre les voitures, les autres broutent le long des clôtures du parking avec leurs sonnailles au cou.
Je mets à nouveau à contribution mais talents de vacher pour les éloigner doucement vers les prairies plus loin, nous ne les entendrons plus.
Seul un camping car arrive, il est 22 h, extinction des feux, nous pouvons alors dormir jusqu’à 7 h du matin, excellente nuit avec la fatigue de la veille.
Quelques voitures arrivent, nous déjeunons, rangeons nos affaires et partons vers 8 h 30 rejoindre le point de départ de la montée au Cabaliros.
Ceci fera partie d’un 4° et dernier CR à venir.
J’espère vous avoir fait rêver et découvrir ces lieux magiques dont je ne me lasse pas
Cordialement à tous
Armand